zweig,pitié

Éditions Grasset

La pitié dangereuse

Un roman de Stefan Zweig
Une recension de Denis Mechali

La pitié dangereuse est le seul roman achevé de Stefan Zweig. Il paraît en 1939. Exilé à Londres, Zweig l’écrit avant la Seconde Guerre mondiale, en observant avec un désarroi grandissant les mêmes forces destructrices qui ont conduit à la guerre de 1914-1918. Il situe d’ailleurs son récit en 1913.
Cette œuvre raconte l’histoire d’un jeune officier autrichien, Anton Hofmiller. Invité dans une soirée par une richissime famille, il invite à danser la jeune fille de la maison : une paralytique. Pris de remords, il multiplie les visites, mais sa compassion se transforme en un piège émotionnel. Édith tombe follement amoureuse, tandis qu’Anton lutte entre culpabilité et désir de fuir. L’amour fou de la jeune Édith se termine en tragédie.

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Cette recension s’articule autour de trois axes principaux :

  1. Un rappel historique retraçant l’évolution de l’Autriche-Hongrie de 1867 à 1918, puis l’Autriche et les autres états jusqu’à la défaite de l’Allemagne nazie en 1945 ;
  2. Une biographie de Stefan Zweig, écrivain et intellectuel viennois né en 1881. Il se suicide en 1942 avec sa jeune épouse ;
  3. Une analyse de La Pitié dangereuse, roman de plus de deux cents pages. Un livre qui vient clore, ou presque, une longue carrière jalonnée de grands succès, comprenant avant tout des nouvelles, mais également des biographies historiques, des pièces de théâtre et même des livrets d’opéra.

L'objectif de cet article

Mon objectif est de montrer l’antagonisme de deux univers qui se côtoient tout en étant totalement différents :

  • l’univers de Zweig, de l’analyse psychologique profonde, pleine de nuances, d’attention aux contradictions et aux violences des sentiments, avec une acuité qui reflète, entre autres, l’amitié réelle (personnelle) et les échanges intellectuels multiples entre Zweig et Sigmund Freud. C’est, plus largement, un univers de culture, d’une culture raffinée et profondément « européenne », ouverte à de multiples courants. Sans omettre, pour Zweig comme pour Freud, une part juive, dans les références et dans l’ouverture des idées.
  • l’univers de la brutalité, des récits faux par leurs excès, véhiculant le rejet de l’autre, les idées violentes et intolérantes, et dont le paroxysme est représenté par l’antisémitisme et ses conséquences.

Mon point de vue

Le lien tragique entre ces deux univers est évidemment l’interférence avec l’histoire (l’« Histoire avec sa grande hache »), marquée par deux guerres mondiales d’une violence insensée. Séparées de 21 ans, elles marquent, pour Zweig et bien d’autres, la réalité tangible d’un « suicide européen », ou en tout cas l’entrée dans un monde différent, faute de pouvoir résoudre des difficultés et des contradictions bien réelles.
L’échec de cette vie dans la culture, la tolérance à l’autre et au sein d’échanges ouverts, la violence historique emportant tout sur son passage, amène Zweig à cette décision irrévocable : il se suicide avec sa jeune épouse en 1942.
La modernité de ce grand auteur est liée à cet antagonisme tragique : la permanence « intemporelle » du raffinement des sentiments, des contradictions entre les désirs et les volontés plus apaisées, altruistes et empathiques, et, en même temps, un « à quoi bon », si la violence de l’époque va rendre tout à fait dérisoires ces préoccupations.
Je ne suis pas seul à penser que nous sommes aujourd’hui dans une situation qui rappelle la Vienne des années 1930. Nous sommes encore en démocratie et dans un monde ouvert à la culture et au raffinement, mais ce monde ressemble – ou semble vraiment ressembler – à celui qui existait juste avant l’arrivée de l’ouragan du nazisme, simple avatar d’une violence sans limites pour résoudre les contradictions insolubles, et dont la reproduction semble on ne peut plus probable. Certes pas à l’identique, mais avec la même part d’incertitudes…

Denis Mechali

1. Rappel historique

L’empire austro-hongrois est créé en 1867, réunissant de nombreux peuples de la région : allemands, hongrois, slaves et latins. À sa tête se trouve François-Joseph Ier, figure emblématique et tragique de la dynastie des Habsbourg, qui règne pendant 50 ans, de 1867 à 1916. Il est également connu pour être le mari de la célèbre impératrice Élisabeth, surnommée « Sissi ». Bien que l’empire soit relativement stable, il reste constamment menacé par les revendications des minorités tchèques, slaves, allemandes et autres.
Parmi les populations de l’empire se trouve une minorité juive représentant environ 5 % de la population européenne (soit 2 millions sur 100 millions d’habitants). Cette communauté est divisée en deux groupes principaux : une minorité urbaine culturellement influente et souvent aisée, et un petit peuple rural plus traditionaliste et pauvre. Les clivages confessionnels ajoutent une autre dimension à cette diversité : si l’Autriche est majoritairement catholique, certaines régions sont dominées par le protestantisme ou abritent des orthodoxes et des musulmans, comme en Bosnie-Herzégovine.

En 1914, tout « explose » à Sarajevo avec l’assassinat de l’héritier du trône, François-Ferdinand, par un nationaliste serbe : Gavrilo Princip. Cet événement déclenche un engrenage d’alliances qui mène à la Première Guerre mondiale (1914-1918) et à la chute de l’empire austro-hongrois. Après 1918, l’Autriche, réduite à un petit territoire, devient une république. Les vainqueurs de la guerre, les Alliés, interdisent tout rapprochement avec l’Allemagne.
Cependant, les tensions persistent. En Allemagne voisine, la République de Weimar cède la place à Adolf Hitler, un agitateur démocratiquement élu, qui entraîne le pays et le monde dans le chaos jusqu’en 1945. Entre-temps, en 1938, l’Autriche est annexée à l’Allemagne lors de l’Anschluss.

2. La biographie de Zweig

La biographie de Stefan Zweig s’inscrit pleinement dans l’histoire et les bouleversements de son époque. Né en 1881 à Vienne, il est le fils d’un marchand de textiles prospère. Zweig ne connaîtra jamais de problèmes financiers, ce qui lui permettra de se consacrer sans entrave au monde de la culture, des arts et des lettres. Tout au long de sa vie, il réfléchira à ses « tropismes » juifs, analysant comment, faute d’accès à d’autres domaines, de nombreux juifs se sont tournés vers les affaires, tout en cherchant, après la Révolution française, à s’intégrer dans leurs sociétés par une réussite dans la culture, les arts ou les sciences. Sa judéité est réelle mais limitée : il n’a pas de foi religieuse et se considère avant tout comme un européen. Son lien avec le sionisme, bien qu’il ait connu Theodor Herzl, restera toujours distant.
À 20 ans, Zweig publie ses premiers poèmes et commence à voyager en Europe (France, Belgique, Angleterre, Italie, Espagne), rencontrant de nombreux intellectuels. Après 1918, il tisse des liens avec plusieurs pacifistes européens, dont Romain Rolland. À 25 ans, il publie ses premiers recueils de nouvelles qui rencontrent un immense succès. Pendant 30 ans, il collabore avec un journal viennois. Il écrit également des pièces de théâtre, des livrets d’opéra pour Richard Strauss et de nombreuses biographies d’auteurs qu’il admire (Balzac, Montaigne, Tolstoï) ou de figures historiques (Fouché, Marie Stuart, Marie-Antoinette). Certaines biographies comme celles d’Érasme ou Castellion lui permettent d’exprimer sa foi en la tolérance et la liberté de pensée face aux dogmes.
Avec les années, cette foi devient de plus en plus teintée de tragédie. Sa première épouse, Friderike, femme forte et engagée, l’amène à prendre conscience d’une certaine lâcheté face aux sollicitations pressantes des autres. En 1937, il la quitte pour épouser Lotte Altmann, sa secrétaire depuis 1934. Fragile, mais dévouée, elle l’accompagnera jusqu’à leur fin tragique.
Le déracinement causé par l’exil – d’Angleterre au Brésil – nourrit chez Zweig un profond sentiment de culpabilité et un état dépressif croissant. Désespéré par la montée du nazisme et l’effondrement des valeurs européennes qu’il chérissait tant, il se suicide avec Lotte en 1942 à Petrópolis au Brésil. Dans son ouvrage testamentaire Le Monde d’hier, publié à titre posthume en 1944, Zweig décrit avec nostalgie une « Mitteleuropa » brillante et cosmopolite qui n’existe plus. Ce livre reste un témoignage poignant sur l’échec d’une civilisation.

3. La Pitié dangereuse

Zweig a donc connu de très grands succès, en particulier via de nombreuses nouvelles souvent bouleversantes, poignantes, et témoignant d’une acuité psychologique incroyable. La langue est précise, les mots font image. Quelques exemples fameux (connus à notre époque parfois par des adaptations, théâtrales ou au cinéma) comme 24 heures de la vie d’une femme, La confusion des sentiments, Brulant secret, Lettre d’une inconnue…
Zweig fait partie, pour beaucoup de ses lecteurs, de ces auteurs dont on se dit : « Mais comment sait-il cela ? Comment a-t-il compris cela ? Est-ce qu’il me connaît ? Il écrit des choses que je n’ai jamais osé dire, et pas même me les dire à moi-même, de cette façon… Ce raffinement, cette acuité psychologique et cette profondeur lui ont valu un succès important, mais aussi des jalousies ou des rejets, de personnes n’appréciant pas le choix de ces sujets, réputés sentimentaux, mièvres ou secondaires.
Relire La Pitié dangereuse, que j’avais lu il y a très longtemps, a été un grand plaisir. Cela m’a amené à retrouver ces sensations, ces étonnements et l’admiration pour le talent d’un écrivain, qui avec des mots simples en apparence, des phrases qui semblent sans effets, produisent pourtant une impression de vérité profonde, de compréhension intense de choses à la fois minuscules et essentielles… Il a connu Proust sans trop le fréquenter, mais l’analogie entre leurs deux univers est évidente.
Je vais essayer de vous en donner un petit reflet.

Le récit

L’histoire est simple. Un officier de cavalerie, dans une ville de province autrichienne, de 1913 à 1914. Un jeune lieutenant, pas très brillant, peu fortuné. Il est invité par hasard dans la riche demeure d’un veuf fortuné des environs. Il s’agit d’un juif très pauvre au départ, mais ingénieux et âpre au gain, qui, à la suite de diverses péripéties, se retrouve fortuné. Il possède donc l’argent nécessaire pour obtenir un changement de nom et devenir « le baron de Kekesfalva ». Il s’avère que cet homme tombe amoureux de la riche héritière qu’il vient d’escroquer, et qu’il devient ensuite un bon mari et un bon père. Mais son épouse adorée meurt…
Le voilà seul avec sa fille, d’abord choyée, brillante, virevoltante et pleine de dons. Le drame éclate : une maladie brutale la laisse infirme, paraplégique, dépendant de ses béquilles. Le jeune lieutenant entame son entrée dans le monde par une épouvantable maladresse lors d’une soirée, en invitant à danser la jeune infirme. Certes, il est mortifié de sa bévue, mais va toucher la jeune fille, qui va le recevoir de plus en plus souvent et de plus en plus intimement. Le livre décrit l’engrenage qui se met en place : lui qui revient, flatté par l’accueil qui lui est réservé, la reconnaissance du père qui voit sa fille reprendre des couleurs et de la joie, du fait des visites du bel officier, mais l’officier – qui raconte l’histoire à la première personne – s’aperçoit qu’il n’éprouve que de la pitié pour la jeune infirme. Par ailleurs, il met longtemps à comprendre la profondeur de ce qu’il a suscité chez elle : des sentiments, mais aussi l’éveil d’une sexualité frustrée. Le médecin qui suit la jeune fille a compris que son état est définitif, que seuls des palliatifs sont possibles. Toutefois, il entretient chez elle, comme chez son père, espoir et illusions, par une empathie profonde, sincère et non par volonté de les tromper. En réalité, le médecin tient une corde raide entre la tromperie et l’espoir raisonnable ou au moins plausible, et va voir le jeune officier se noyer littéralement. Celui-ci tarde à réagir puis il est tenté de fuir, au risque d’assister au suicide de la jeune fille, qui a tout misé sur l’espoir conjoint de guérir et de vivre un amour absolu… Cela se termine mal, car la pitié est dangereuse lorsqu’elle se mêle à tant d’illusions. Elle est inévitablement suivie d’un retour au réel. Anton Hofmiller, héros malgré lui, dépassé par l’ampleur du drame qu’il découvre, doit faire face à ses lâchetés intimes et ses mensonges à lui-même.

Le talent de Zweig, au-delà de cette histoire même, réside dans la manière dont il dépeint les choses, les évolutions de chacun : la jeune fille, le vieux père, le médecin partagé entre son empathie et les limites des possibilités de la médecine. Ce médecin a vécu une fois un choix héroïque, lorsqu’il a épousé une patiente aveugle, qui, sans son amour et son soutien, se serait suicidée. Ne pouvant reproduire son acte héroïque, il louvoie, gagne du temps, ment pour la bonne cause, puis tentera d’obtenir le soutien du jeune lieutenant, bouée de sauvetage fragile, bouée éphémère, mais tellement précieuse.
Les scènes sont magnifiques et précieuses pour un médecin, pour nous. Il y a, par exemple, ce moment où la jeune fille, folle de joie, pense qu’un nouveau traitement va la guérir et que le jeune lieutenant est vraiment tombé amoureux d’elle malgré son handicap. Dans une scène incroyable, elle se lève, se dirige vers lui, fait quelques pas autonomes, inimaginables normalement : elle est portée et transportée par sa volonté et sa croyance… Avant que le réel ne la rattrape : c’est la chute après trois pas et la fuite épouvantée du lieutenant, qui brise d’un seul coup, fatal, toutes ses illusions…

Voilà. La Pitié dangereuse, c’est tout cela. C’est cette histoire un peu « sentimentale », un peu « mélo », mais rendue poignante par la lucidité du narrateur, ce jeune lieutenant qui aurait mûri d’un coup par la confrontation à une histoire aussi forte, qui le révèle à lui-même. Dans ce récit écrit à la première personne, Stefan Zweig montre un talent inégalé pour disséquer ainsi, avec un exact mélange d’empathie et de lucidité, les multiples implications des rencontres et des actes…

Quelques extraits

Et, pour finir, quelques extraits, pour faire entendre la langue de Zweig et la puissance de son style, même en traduction.
« Si on voulait penser à toute la misère du monde, on étoufferait toute joie, on en perdrait le sommeil. Mais ce n’est pas la souffrance imaginée qui vous consterne et vous anéantit, c’est seulement celle que l’on a vue avec compassion de ses propres yeux qui vous bouleverse ».
« La résolution de me rendre utile provoque en moi une sorte d’enthousiasme. C’est seulement quand on sait que l’on n’est pas inutile aux autres que l’existence prend un sens ». On s’élève en donnant, on s’enrichit en étant fraternel, en comprenant et en assistant toute souffrance par la pitié.
Édith s’écria : « Pas de nouvelles inventions maintenant, pas de nouveaux mensonges. J’en suis saturée jusqu’à vomir. Du matin au soir « comme tu as bonne mine ce matin » ! Une chose me répugne : les échappatoires, les faux-fuyants et les mensonges… Je ne veux pas que vous vous croyiez obligé de me servir ma portion quotidienne de pitié »…« Plutôt crever que d’être celle que l’on plaint »…
Condor, le médecin, dit, violemment « Curable ou incurable ? Noir ou blanc ? Comme si c’était si simple… C’est justement le contraire qui est vrai et je prétends, moi, que c’est précisément l’inguérissable qu’il faut vouloir guérir, et que c’est là que se montre le médecin »…
« Vous n’avez été faible que par pitié, mais c’est un sentiment dangereux, à double tranchant que la pitié. Il y a en réalité deux sortes de pitié… L’une molle et sentimentale n’est en réalité que l’impatience du cœur de se débarrasser au plus vite d’une émotion pénible, simple mouvement instinctif de défense de l’âme contre la souffrance étrangère. Et l’autre, la seule qui compte, la pitié non sentimentale, mais créatrice, décidée à persévérer jusqu’à l’extrême limite de ses forces.
Après un baiser d’Édith : « Avant même que mon âme eut compris le danger, mon corps avait résisté à cette brusque étreinte. Dès ce premier mouvement de recul, je savais qu’il n’y avait aucune issue, aucun moyen terme. L’un ou l’autre devait souffrir de cet amour absurde et peut-être tous les deux ».

Et ce moment érotique étonnant….
« Je posais la main sur son bras. Son tremblement cessa, elle ne bougea plus. Son corps attendait, épiait pour comprendre ce que signifiait ce contact. Affection, amour, ou seulement pitié ? Ma main resta posée, sans bouger. Puis elle la tira à elle, et commença à la caresser craintivement, doucement, effleurant la peau puis s’aventurant davantage… Je sentais que dans cette partie abandonnée de moi-même, la jeune fille m’étreignait tout entier… Sa tête s’était renversée pour jouir avec plus d’intensité de ce léger contact. En aucun baiser de femme, même le plus ardent, je n’ai senti depuis lors une tendresse plus émouvante que dans ce jeu subtil et aussi doux qu’un rêve ».
« Un crime épouvantable », l’attentat de Sarajevo, et le même jour, la jeune fille s’est suicidée en se jetant d’une terrasse. Le lieutenant se jette dans la guerre, espérant y perdre la vie. Mais il survit, et « Je découvris, à ma propre surprise, que je pouvais vivre dans le monde d’autrefois. Ma faute personnelle s’était dissoute dans le marécage sanglant de la faute générale ». Je recommençais à vivre. Mais, un soir dans un théâtre, je revis le médecin, celui dont la pitié n’avait pas été, comme la mienne une faiblesse meurtrière mais une force dévouée… Je m’enfuis et il ne me vit pas ».
« Mais depuis ce moment, je sais de nouveau qu’aucune faute n’est oubliée tant que la conscience s’en souvient ».

La première édition de la traduction française de La pitié dangereuse est parue chez Grasset en 1939 – 305 pages.
L’édition utilisée pour cette recension est l’édition Grasset du 12 mai 2010 (Catégorie : littérature étrangère), EAN : 9782246087168, 464 pages, format 140/205. ISBN : 978-2749276144.

En complément…

D'autres ouvrages de l'auteur

Stefan Zweig est surtout connu pour ses nouvelles et ses biographies. Parmi ses œuvres les plus célèbres :

  • Le Joueur d’échecs. Publié à titre posthume, ce livre est considéré comme l’un de ses plus grands succès.
  • Lettre d’une inconnue. Cette nouvelle explore l’intensité psychologique d’une passion unilatérale à travers une longue lettre posthume.
  • La Confusion des sentiments. Ce roman explore des thèmes complexes et fait partie des œuvres les plus appréciées de Zweig.
  • Vingt-quatre heures de la vie d’une femme. Une des nouvelles les plus connues. Elle figure parmi les meilleures œuvres de l’auteur.
  • Amok ou Le fou de Malaisie. Cette nouvelle plonge le lecteur dans les thèmes du remords et de la folie. L’Amok désigne un comportement obsessionnel, meurtrier.
  • Le Monde d’hier. Dans ce livre testamentaire, Zweig décrit avec nostalgie l’Europe d’avant-guerre.

Quelques références cinématographiques

Sur la vie de l'auteur

Stefan Zweig, Adieu l’Europe.

Réalisatrice : Maria Schrader
Casting : Josef Hader, Barbara Sukowa, Aenne Schwarz, Matthias Brandt
Scénaristes : Maria Schrader et Jan Schomburg
| Un biopic acclamé pour sa sobriété et le jeu de Josef Hader…

Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)

Adaptations à l'écran

Voici notre sélection de quelques films célèbres adaptés des œuvres de Stefan Zweig.

1. Lettre d’une inconnue (1948)
| Réalisateur : Max Ophüls
| Avec Joan Fontaine, Louis Jourdan
Vienne, 1900. Stefan Brand, qui va devoir affronter un homme en duel, reçoit une lettre d’une femme qui l’a aimé en secret toute sa vie…

2. Vingt-quatre heures de la vie d’une femme (1968)
| Réalisateur : Laurent Bouhnik
| Avec Agnès Jaoui, Michel Serrault, Bérénice Béjo
Au début du XXe siècle, dans un casino de la Riviera, une femme irréprochable va vivre avec un joueur incorrigible les 24 heures les plus intenses de sa vie. Vingt ans plus tard, cette même femme, qui s’était enfermée dans le silence, confie son secret… ⁣

3. La Peur (1954)
| Réalisateur : Roberto Rossellini
| Avec Ingrid Bergman, Mathias Wieman
Un mari, directeur d’un laboratoire pharmaceutique, harcèle son épouse, qui a un amant, pour lui faire avouer sa « faute ». Celle-ci plonge dans une spirale de peur et de désespoir…

4. Le Joueur d’échecs (1960)
| Réalisateur : Gerd Oswald
| Avec Curd Jürgens, Mario Adorf, Claire Bloom
Durant sa détention, torturé par les nazis, un prisonnier autrichien utilise les échecs pour résister à la folie…

5. The Grand Budapest Hotel (2014)
| Réalisateur : Wes Anderson
| Avec Ralph Fiennes, Tony Revolori
Un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres. Gustave en est le concierge, Zéro Moustafa, le gardien d’étage. Un tableau de la Renaissance d’une valeur inestimable vient d’être volé. Une famille se déchire pour un héritage…

Stefan Zweig, librettiste de Richard Strauss

La Femme silencieuse (Die schweigsame Frau) est le onzième des quinze opéras de Richard Strauss. C’est une partition débordante d’humour et d’une grande virtuosité, tant pour l’orchestre que pour les voix.
Le librettiste attitré de Richard Strauss, Hugo von Hofmannsthal, est mort. Le compositeur se tourne alors vers Stefan Zweig qui lui propose d’adapter une pièce de Ben Jonson, un dramaturge anglais de la Renaissance. Leur collaboration débute en 1931. L’opéra est créé en 1935. Karl Böhm dirige l’orchestre. Mais, entre-temps, l’Allemagne est devenue nazie. Le nom de Zweig est immédiatement effacé de l’affiche et, après trois représentations, le spectacle est interdit. Richard Strauss, qui a pris parti pour Stefan Zweig, doit démissionner de son poste de Président de la Chambre de musique. La rupture est consommée. Zweig vit cette épreuve comme un profond échec.

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Article publié le 11 mars 2025 – Denis Mechali – Éd. gdc
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