Nos projets de recherche
Les projets de recherche de l’association sont pilotés par une équipe de direction épaulée par un conseil de suivi scientifique, une unité administrative et une unité de communication/valorisation.
Ils se déploient selon trois axes : éthique et relation de soin, biomédecine et singularité du vivant, modèles innovants d’organisations de soin.
Le projet Gaïa
Améliorer le vécu de l’accouchement
L’expérience de l’accouchement est « un concept multidimensionnel, dans lequel la douleur, le stress, la tristesse, le bonheur et la joie sont vécus ensemble » (Aktas et Aydın, 2019). Après une phase de stabilisation des techniques obstétricales sécurisant l’accouchement (1980-2010), on s’intéresse depuis peu de temps à l’expérience subjective des femmes… pour s’apercevoir qu’elle est en décalage avec leurs attentes, et vécue comme une dépossession et une source de frustration (Charrier, 2015). En effet, la prévalence des expériences négatives ou des accouchements vécus comme traumatiques varie de 10% à 45%. Et leurs conséquences sont durables : dépression du post-partum, anxiété, trouble de la relation mère-enfant, difficultés au sein du couple, peur, culpabilité, honte, voire état de stress post-traumatique (Chabbert et al., 2020). Dans ce contexte, les objectifs du projet GAÏA visent à améliorer le vécu de l’accouchement à partir de la compréhension fine des processus en œuvre. Avec les équipes obstétricales de la maternité du Centre Hospitalier Intercommunal de Poissy-Saint Germain (CHIPS), nous visons la co-construction de nouvelles pratiques, notamment dans la préparation de l’accouchement.
La PASS
Saint-Louis
Observatoire de la haute fiabilité en Santé
De plus en plus de patients présentent des situations complexes, mal prises en charge par une médecine hyperspécialisée et un système de santé fragmenté par les clivages sanitaire-social, préventif-curatif, somatique-psychique, ville-hôpital et de soins primaires. Cette complexité est paroxystique dans les permanences d’accès aux soins de santé (PASS).
Les PASS accueillent les personnes en situation de précarité qui cumulent souvent les vulnérabilités : errance, perte des repères, isolement social, barrière de la langue… et présentant des situations médicales difficiles. Les causes de leur migration entrainant des pathologies parfois graves, généralement chroniques, troubles psychiques, voire psychiatriques dus à leurs parcours d’exil. Les PASS sont donc confrontées à des situations particulièrement complexes et on comprend facilement l’enjeu consistant à examiner les innovations éventuelles qu’elles ont élaborées pour y faire face et d’étudier la transportabilité de ces innovations à d’autres unités de soins.
Rapport au soin en Oncologie
Valoriser l’humain dans la prise en soin en oncologie médicale
La prise en charge du cancer met en œuvre une médecine hyperspécialisée soumise à des protocoles, dans un système de santé fragmenté par les clivages sanitaire-social, préventif-curatif, somatique-psychique, ville-hôpital et les soins primaires. Elle tend dès lors à réduire les patients à leur processus physico-chimiques et tend à perdre de vue la singularité des individus et en particulier la dimension phénoménologique de nos corps, en ce qu’ils sont porteurs d’intentionnalité et de sens.
La pratique de l’oncologie vit un moment important, avec le développement simultané de l’arsenal des thérapies anticancéreuses coûteuses (Hofmarcher et al., 2020) et l’attention croissante portée à la valeur et à la qualité des protocoles de traitement appliqués. Cette évaluation est basée principalement sur des méthodes quantitatives, domaine de l’épidémiologie et des biostatistiques. Cependant, il existe une part croissante de l’intérêt accordée aux préférences des patients en oncologie, à leur expérience de vie et leur rapport au soin (Blayney et al., 2018 ; Rocque et al., 2017; Hannum et al., 2019).
insufficient communication
Measuring Sense-making Activity in the Operating Room during Crisis Situations
En 1999, l’Institute of Medicine (IOM) a publié un rapport intitulé « To Err Is Human » dans lequel l’erreur médicale était citée comme la huitième cause de décès aux États-Unis (plus que les accidents de la route, le cancer du sein ou le SIDA), responsable de 98 000 décès par an. Le milieu de la santé commençait à prendre conscience de l’importance des facteurs organisationnels et humains.
En France, le ministère de la Santé a mené une enquête nationale sur les « événements graves non désirés liés à la prestation des soins de santé en 2004 et 2009 ». On a constaté que dans les hôpitaux, 60 % de ces événements pourraient être liés à un mauvais travail d’équipe, notamment à « une supervision insuffisante, une communication insuffisante et un manque de culture de la qualité ».